mercredi 24 septembre 2014

Le Ruisseau, c'est beau !

  -         Ce chapitre, conçu avec l’étroite collaboration de mon frère et ami Rachid SEBA, est dédié à tous mes amis du Ruisseau.
-         Ces photos accompagnées d’une interprétation et agrémentées d’une mélodie musicale pour la partie vidéo, peuvent être soumises à des droits d’auteur.

1.      LE STADE MUNICIPAL DU RUISSEAU -I-                                  Photo prise le 20/03/2014
Le Guadalajara ruisséen disait-on, au Ruisseau, lors de la coupe du monde de football, qui eut lieu au Mexique en 1970. Il fut, et demeure le stade de foot le plus huppé de toute l’Afrique. C’est ici, qu’évolua dans les années 60, l’équipe combattante du F.L.N, avec les Mekhloufi, Mahi, Zitouni, Lalmas, Oudjani, Lekkak, les frères Soukhane, Defnoun, Boukhalfa , Mezara…
Il reçut également la visite des grandes stars de foot de l’époque : les Pelé, Kopa, Puskas, Yachine, Rivelino, Tostao, Jaïrzhino, Didi, Garrincha … et tant d’autres grandes vedettes de la balle ronde.
                                                                                                             vieille mémoire des années 60

2.     LE STADE MUNICIPAL DU RUISSEAU -II-                                Photo prise le 20/03/2014
Très belle architecture digne des grands stades internationaux. Il jouxte le jardin d’essais du Hamma et est doté d’un beau parc paysager à l’entrée. Il est pourvu d’une piste cyclable pour les courses cyclistes, et de trois grandes piscines pour les compétitions sportives, de natation, et de water-polo. Il y abrita les festivités officielles du 1er novembre, les parades militaires, les galas du 1er mai et du 5 juillet, et le festival des chants et danses panafricains …
Il y servira également de tribunes pour les tribuns remarquables de l’époque. Nasser, ce bel orateur enflammera l’auditoire du stade avec ses discours révolutionnaires et Abdelhalim-Hafez, le rossignol de la chanson arabe, fera exalter la fibre patriotique avec ses nouveaux chants : « chaînes brisées » et « ce jour devait y arriver ». Y sera dressé, en 1964, à l’intérieur de ce bel amphithéâtre le chapiteau d’un célèbre cirque allemand.
Fier d’avoir tant donné tout le long de « sa vie », le Stade municipal du Ruisseau laissera place, cette fois, à un nouveau stade édifié, il y’a plus de 40 ans, sur les hauteurs de Chéragas, baptisé Stade du 5 juillet 1962, puis rebaptisé Stade Mohamed Boudiaf, à la mémoire de ce chef historique de la révolution.
vieille mémoire des années 60

3.      L’EX BOULANGERIE DE RODRIGUEZ - LE RUISSEAU -I-  Photo prise le 20/03/2014
Elle alignera à sa gauche l’ex boulangerie « La Duchesse » du père Liguori, et dominera de face l’ex boulangerie de Salors. Ces trois grands formeront un petit triangle où se retrouve la famille ruisséenne « grosse mangeur de pain ».
Elle sera reprise, peu-après 1962, par Kitoun Tahar dit « essouri », car originaire de Sour-el-Ghozlane, qui lui donnera, et tout récemment l’appellation de l’Orientale. Le qualificatif d’une chanson longtemps fredonnée par Enrico Macias et Adamo, et passionnément reprise par ces messieurs de la métropole.
vieille mémoire des années 60

4.     L’EX BOULANGERIE DE RODRIGUEZ - LE RUISSEAU -II-  Photo prise le 20/03/2014

« Ammi* » Tahar est debout comme chaque matin. Il est là, à surveiller la première cuisson du matin, à contrôler la quantité de farine, de sel, de sucre, de levure et à courir derrière les mitrons, ces apprentis boulangers, qui vous feront mener la vie dure. Quelquefois, il est là, à taper des mains pour réveiller les endormis, et à se ranger finalement derrière la caisse, pour le grand plaisir des ruisséens. Souvent, pour ne pas à réprimander un personnel difficile à manier, « Ammi » Tahar préfère se rendre, cette fois, au cercle de l’O.M.R pour oublier le stress de la journée, et prendre un café, en compagnie de quelques amis.

Rapportés par les amis du Ruisseau

AMMI : Synonyme de oncle paternel dans le langage ordinaire. C’est aussi un terme de civilité dans le vocable arabe. Il s’emploie également pour désigner toute personne âgée auquelle  les règles de la bienséance sociale font allégeance.

5.      L’EX BOULANGERIE DE RODRIGUEZ - LE RUISSEAU-III- Photo prise le 20/03/2014
L’expression « être au four et au moulin » s’applique fort bien à ce monsieur, débordant d’énergie et de dynamisme, et plein à revendre. «Ammi » Tahar lui, qui traîne une grande et riche expérience du pain, en fit de cette boulangerie un espace rayonnant, où apparaît sur la panetière, une belle floraison de pain roulé à la bonne farine.
On y retrouve à l’intérieur de ce bel établissement, un pain à la croûte bombée et croustillante, et à la surface comme ondulée d’une crème au chocolat vanille, prêt à être mordu à tout instant et à toute heure.

6.      L’EX BOULANGERIE DE RODRIGUEZ - LE RUISSEAU-IV- Photo prise le 20/03/2014
 «Ammi » Tahar n’hésitait pas en grand monsieur, après avoir mis la main à la pâte, à mettre cette fois la main dans la poche, pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, ou à remettre le plus souvent, et gracieusement quelques baguettes de pain aux plus démunis.
«Ammi » Tahar demeure le dernier rescapé ou « le dernier des mohicans » de l’après 62, à tenir à ce jour une ex boulangerie coloniale, dont l’ère remonte à la vieille époque. Et il en a encore de beaux jours devant lui.

7.      L’ECOLE MATERNELLE DU RUISSEAU -I-                     Photo prise le 20/03/2014
Elle sera baptisée Abderrahmane Rebaïne en hommage à un martyr de la révolution. C’est elle, que l’on appelait « maman ». C’est elle, qui nous couvait chaque matin de petits soins attendrissants, de petits baisers sur les joues, et de petites caresses sur les cheveux. Elle nous grondait quelquefois, mais tout en douceur. On ne la connaissait peu ou à peine, mais on a fini par l’aimer,  dès les premiers jours de la rentrée. C’était une seconde maman.
1965, une année mémorable dans le système éducatif de l’époque, et qui verra l’institution des cantines scolaires dans les établissements publics. C’est ici, à l’intérieur du patio de cette école, la maternelle que les élèves des écoles de La Corderie et de Mirabeau, se regroupaient dans une ambiance exaltante, pour y prendre en commun le repas de midi. Fort heureusement, « Khalti* » Djouhar, la cantinière est là, comme à l’accoutumée, pour y rétablir l’ordre, une louche à la main.
vieille mémoire des années 60

KHALTI : Synonyme de tante maternelle dans le langage courant. Un terme de civilité dans le vocabulaire arabe. Il s’applique généralement à toute personne âgée auquelle les règles de bonnes convenances sociales impliquent le respect.

8.      L’ECOLE MATERNELLE DU RUISSEAU -II-                             Photo prise le 20/03/2014
Aujourd’hui, c’est jour de grand nettoyage. C’est la toilette de dame maternelle. Les services de la voirie municipale procèdent au nettoyage des ruelles avoisinantes. Une ruelle en forme d’un T aplati, et est composée de deux droites entrecoupées au milieu. Elle s’étend de l’école maternelle, et se prolonge de tout son long jusqu’à l’école de Mirabeau. Elle est scindée, en son centre, par une longue artère qui mène tout droit, vers l’ex atelier de confiserie de Merzak Ouridjel et de la gargote de Khiar.
De l’école de Mirabeau à celle de la Maternelle, il n’y a qu’un pas …
L’école Maternelle et l’école de Mirabeau, un petit territoire conquis à force de bras, par ces petits écoliers qui en firent vite leur domaine privilégié.
On remarque sur la photo une légère partie de l’école de filles de La Corderie, une petite portion de l’immeuble de la rue René Bazin et un autre fragment de l’immeuble de la Cité de Revoil.
« On se trouve éloignés de l’objectif, d’une distance de près de 100 m plus bas. Ce qui offre à la vue une photo quelque peu émaillée ».

LE RUISSEAU -I-

9.      LE MARCHE DE LA RUE PAUL REVOIL - LE RUISSEAU -I-
photo prise le 20/03/2014
On aperçoit à la droite de cette photo, prise d’une longue distance, et qui semble quelque peu altérée, un petit triangle rectangle. Ce sont Les Forges Garcia qui pointe le nez au dehors, comme pour nous souhaiter la bienvenue.
On distingue également une longue file de camionnettes chargées de la livraison des fruits et légumes, au marché de la rue de Revoil, caché sur la photo. Même les motos font partie de la partie.
On remarque par ailleurs, une fraction d’un nouvel immeuble construit au début de l’année 70, et achevé une année plus tard. C’est La Cité universitaire du Ruisseau, ex foyer de jeunes filles, étudiantes à la fac. d’Alger.
L’édification, en 1974, d’une vaste et grande Université à Bab-ezzouar, ex retour de la chasse, suivie de l’aménagement de ses structures d’accueil, vont permettre le transfert de ces étudiantes, venues de différentes régions du pays, vers une nouvelle Cité universitaire, implantée sur les hauteurs de Ben-Aknoun. Quant à l’immeuble en question, il sera affecté, cette fois, à un personnel étudiant, de sexe masculin.
On évoquera en outre les facteurs de nuisance qu’aura apporté la présence de ces étudiantes au Ruisseau, et qui ont contribué en partie à leur départ :
-         Longue file de voitures garées tout le long du chemin Vauban.
-         Incessant mouvement de va-et-vient de personnes étrangères à la Cité, en quête de nouvelles aventures ou dans l’espoir de partager, la nuit tombée, la couche d’une amie étudiante.
Le chemin Vauban, une rue noble par son nom, tombée si bas. Cette fois, le Vauban  n’est plus là pour assurer la fortification de son bastion.
On parlera également de l’époque où Fédélich approvisionnait à lui seul, en fruits et légumes, le grand Alger. Et sans avoir recours à une armada de voitures de livraison. C’était le temps où Fédélich s’adonnait à l’exportation de ses denrées alimentaires vers la France, et les pays limitrophes, et même à destination de l’Europe.
L’ex usine Fédélich située à Birkhadem sera reprise par l’Office National de Matériel Agricole, qui en fit un salon d’exposition de matériel agricole.
vieille mémoire des années 60.

10.      « L’HÔTEL DE LA MONNAIE »  - LE RUISSEAU -I-        photo prise le 20/03/2014
Une longue artère, jadis industrielle, qui laissera place à une belle et grande allée piétonnière où se mêlent trottoirs, carrefours, avenues…
Charmantes propriétés de maître inondées par la fraîcheur du soir et la brise marine des vents du matin.
Un cadre de vie privilégié qui nous rappelle la douceur de vivre des vieilles années de gloire.
On approche la paroisse du Ruisseau, cachée sur la photo, qui se trouve à quelques enjambées plus haut de cette résidence de charme, propriété de la banque de la monnaie.
On y domine de face, sur la photo, l’Immeuble universitaire des étudiants du chemin Vauban. Les ruisséens lui préfèrent le qualificatif de Cité universitaire du Revoil car, à deux pas près, de la Cité du Revoil que du chemin Vauban.
A la gauche de la photo, l’immeuble dit immeuble « Sonatrach », car plus près d’une station service, il jouxte l’actuel cercle de l’O.M.R. et fait face à l’ex pharmacie Dachau, l’ex  salon de coiffure du couple Suzanne et Marcel et l’ex épicerie du coin « l’abondance ». Il abritait jadis, au rez-de-chaussée, un immense parking de voitures qui sera repris par le ministère du Commerce, qui en fit un « souk el fellah » ou supermarché, et qui connaîtra une triste fin, qu’il convient de ne pas évoquer.

11.      « L’HÔTEL DE LA MONNAIE »   - LE RUISSEAU -II-       photo prise le 20/03/2014
On distingue sur la photo l’artère principale de l’hôtel de la monnaie du Ruisseau. Une belle avenue piétonnière qui rappelle le vieux Chicago des années 20. Jadis, on y entendait le bêlement plaintif des moutons, qu’on emmenait tôt le matin, vers les abattoirs du Ruisseau.
Ne subsistent à l’heure actuelle que les vieux abattoirs du Ruisseau construits en 1929. Ces derniers, demeurent dans l’attente de l’achèvement des travaux de deux nouveaux abattoirs, édifiés dans la commune de Birtouta et de Ouled Fayet, ex centre de Chéragas. Il sera procédé ensuite à la démolition des abattoirs du Ruisseau, et au transfert du personnel vers les nouveaux abattoirs, cités ci-dessus.

12.      L’EX RUE DE POLIGNAC - LE RUISSEAU -                          photo prise le 20/03/2014
Derrière moi, une longue étendue piétonnière rattachée depuis la nuit des temps, à la ville de Hussein-Dey. Elle prend naissance à partir de l’intersection Vauban, laquelle fait face à l’ex pompe à essence, et se prolonge de tout son long jusqu’au détour des Ets Brossette.
Une belle et longue allée qui abritait en son temps de vieux hangars de mécanique, et de petits îlots démolis, il y’a près de douze ans, pour permettre le passage du tramway.
« On se trouve éloignés à une distance de près de 200 m plus bas. de l’objectif, ce qui donne à la photo un teint quelque peu altéré ».

13.      LA RUE HENRI POINCARÉ –LES OASIS – LE KOUBA  photo prise le 20/03/2014
On aperçoit à la droite de la photo, une légère partie de la station basse du téléphérique, ex square « coquille ». Elle assure le lien avec la station haute qui nous mène directement vers un centre de culture édifié, il y’a plus de trente ans, sur les hauteurs de la forêt Messoussi.
On y domine de face, deux charmantes propriétés coloniales, qui se lamentent de l’image lugubre de cette surélévation, qui n’arrête pas de gagner les hauteurs et de nous surprendre par son côté hideux. Voir photo 41-1ère partie.
« Une photo prise du haut de la terrasse d’un immeuble de l’Oued-Kniss. On mesure l’étendue qui nous sépare de l’objectif, qui s’avère quelque peu dénaturé ».

14.      LA BOULANGERIE DE Mme MONTIEL - LE RUISSEAU - 
                                                                                                             Photo prise le 17/11/2013 à 19h
-         Ou la recherche du temps perdu – de Marcel Proust
C’est l’odeur alléchante du pain chaud de Mme Montiel, qui vous enlace à l’entrée de cette boulangerie. C’est cette grâce majestueuse et féerique qui vous inonde, au moment même de recevoir ce pain. C’est cette baguette croustillante, croquante et toute chaude, que l’on découvre et l’on redécouvre, à travers le sourire jovial et plein de vie de Mme Montiel. C’est le pain du petit déjeuner que l’on trempe, et l’on retrempe dans son bol du matin, et qui s’émiette peu-à-peu. Cette fois, c’est toute la saveur d’une enfance proustienne retrouvée qui ressuscite de nouveau.
Seule, et face à son destin, et loin de l’image qu’elle se faisait, Mme Montiel n’aura plus rien à faire ici. Elle quittera finalement le Ruisseau, en 63, sitôt après avoir cédé son four à bois, son casier en forme d’un abreuvoir, son pétrin à deux bras, et tout son bric-à-brac.
Sur recommandations de Mr Costagliola, Mme Montiel  nous remettait tous les matins, à mon frère et à moi-même, deux petites brioches pour le petit-déjeuner du matin.
On aperçoit à la gauche de l’ex boulangerie de Mme Montiel, l’ex local du marchand de chaussures le « Staïfi », qui sera converti en une bijouterie. A la droite, cette fois, de l’ex boulangerie de Mme Montiel, l’ex boutique, cachée sur la photo, du vieux Semar, le buraliste. Elle sera cédée vers la fin des années 70, à la fille Laroussi, qui en fit un petit commerce de bonneterie.
Morne et sans éclat, l’ex boulangerie de Mme Montiel nous offre cette fois, l’image dépressive d’un paysage norvégien.
vieille mémoire des années 60

15.  LES PALMIERS DU RAVIN DE LA FEMME « SAUVAGE » -LE RUISSEAU-                                                                                                                 photo prise le 20/03/2014 
Petit palmier deviendra grand.
Ils étaient tout petits, ces palmiers, du temps où l’on était tout petits. Ils étaient beaux et forts, et ils le sont, d’ailleurs, toujours. On y grimpait dessus, et on y secouait les palmes, dans l’espoir de voir tomber de petites dattes, quelquefois délicieuses, ou le plus souvent d’un goût amer.
Aujourd’hui, et après plus d’un demi-siècle d’absence passé loin du Ruisseau et ravis de nous revoir, ces beaux palmiers nous raconteront cette fois l’histoire attendrissante de la Femme Sainte.
Une photo prise, tard le soir, aux environs de 19h30 et qui magnifie au mieux cette belle rangée de palmiers, qu’on aurait dit, une vaste palmeraie des Oasis de Biskra.
« On se trouve éloignés à une vingtaine de mètres plus haut de l’entrée supérieure du Stade du J.U.D.B. Derrière nous, la piste qui mène au Château seigneurial ».
vieille mémoire des années 60

16.      L’ALLEE DU RAVIN DE LA FEMME « SAUVAGE »* -LE RUISSEAU- I- 
photo prise le 20/03/2014
On aperçoit sur la photo une buvette qui servira de point de halte pour les passagers et les voyageurs à destination des localités avoisinantes. Elle portera l’appellation de Café « le petit palmier » en raison de cette longue et riche étendue de palmiers. D’ici, on y domine de face la forêt Messoussi, le château seigneurial, et l’ex stade du J.U.D.B.

SAUVAGE : Un terme aux consonances cruelles, emprunté aux mœurs coloniales de l’époque. Il est cité, par l’auteur pour servir uniquement de cadre de référence à la recherche. L’auteur qui récuse toute forme de connotation sinistre attribuée à cette femme, préfère l’honorer du qualificatif de Femme sainte.

17.      L’ALLEE DU RAVIN DE LA FEMME « SAUVAGE » LE RUISSEAU -II-
Photo prise le 20/03/2014
A la gauche de cette buvette, un terrain vague, ex dépôt de bouteilles de gaz de marque Primagaz, des Bellazougui frères. Il servira cette fois, de station de bus pour de petites et moyennes destinations.
Une petite rangée de palmiers, cachée sur la photo, abritait naguère, le chant des cigales et le gazouillis des oisillons, docilement nichés dans les palmes.
En notre temps, le calme et la douceur de vivre ici, entourait cette vieille allée de palmiers, qualifiée à tort de « sauvage ».
vieille mémoire des années 60.

18.     LE PONT DE POLIGNAC / L’EX IMMEUBLE PERNOD / LES EX Ets BROSSETTE - LE HUSSEIN-DEY  -I-
Une photo légende qui date des années 50 et qui illustre en un peu le style dit « cosmos » de l’époque. Une photo qui, croit-on savoir, a été prise aux environs de 11h  du matin, et qui servira de reconstitution pour celles qui vont suivre. Elle apportera sans doute son lot de certitudes.
Les caractères de l’inscription BROSSETTE alignés l’une derrière l’autre, présentent la forme d’une perspective puissamment développée vers l’avant.
On remarque également le côté versant ou « spatial » de cette série de toiture qui recouvre la porte d’entrée intérieure de la direction.
C’est toute l’expression d’un mouvement futuriste qui se distingue par la coupe du matériau, la forme des arêtes, la finesse des ailes, la poussée des lignes, l’avancée des traits en saillir, etc…
Une sensation dynamique d’un monde moderne, très en avance sur son temps, qui eut pour principal foyer les Etats-Unis d’Amérique, plus précisément Los Angeles.

JOMONE : Un nom… Une légende. Ce grand photographe en tirera du prénom de ses deux filles Joséphine et Monique une abréviation, il en fera une griffe qui ira agrémenter sa maison d’édition de cartes-postales, dont le siège se trouvait au … ex rue ……………., actuel local du Pari Sportif Algérien.
vieille mémoire des années 60.




LE HUSSEIN-DEY

19.      LES Ets BROSSETTE - LE HUSSEIN-DEY -II-                  photo prise le 20/03/2014
Légèrement plus haut, à la gauche des Ets Brossette, un terrain vague, ex propriété de Ets Brossette, qui sera accaparé dans les années 60 par des sans-abris, qui en « édifièrent » un véritable ghetto. Il sera cédé au début de l’année 90, à un riche homme d’affaires algérien nommé Dahli, qui en fit un vaste et grand édifice commercial. Un bel ensemble en mur rideau, qui portait il y’a quelques années encore, la griffe DAHLI/CARREFOUR.
Carrefour, le grand distributeur français, qui souffrait d’un manque d’attractivité, dès les premiers mois de son « intronisation », continua cependant d’espérer des jours meilleurs. Il se retire finalement de la « course », après plus de deux années passées aux côtés de Dahli. Carrefour déposera son bilan en janvier 2009, laissant cette fois la porte grande ouverte au géant sud-coréen, Samsung.

20.      L’EX IMMEUBLE PERNOD - LE RUISSEAU -III-              photo prise le 20/03/2014
L’immeuble Pernod, un bel immeuble administratif situé au  carrefour de Lafarge.
Toute l’image symbolique d’un Pernod qui rêvait de conquérir ciel et terre.
Il portait jadis l’empreinte historique –VINS PERNOD – aujourd’hui disparue. Ne subsiste à ce jour, qu’un grillage métallique qui servait de support à cette enseigne sauvagement assaillie par la salinité marine.
Pernod, une marque de vins, aussi célèbre que l’est, de nos jours, une griffe de parfum ou un nom de la haute couture.
C’est la guerre des grands noms, et des grandes marques.  Pernod qui détenait, selon les dégustateurs de l’époque, la 4ème et dernière place, après Ricard, Pastis 51 et Anisette, voulait son monde à lui… ou l’empire Pernod…
Un parcours parsemé d’embûches et tristement inachevé… il y réussira tout de même…

21.      LES Ets BROSSETTE - LE HUSSEIN-DEY -IV-                   photo prise le 20/03/2014
Les Ets Brossette, ils conservent toujours l’esprit et l’éclat de leur temps. Rien n’a changé dans l’aspect extérieur ou du moins, peu…
Les Ets Brossette, spécialisés dans la confection de la tôle, tubes et fontes*, furent longtemps sous la coupe d’un P.D.G. nommé Pierre Lacroix. Outre cette usine située au 3, rue de Constantine,  les Ets Brossette disposent également de trois autres antennes installées à Oran, Constantine, Skikda ex Philippeville, et d’un siège implanté au 7, rue Kléber à Paris.
Remarquons le style très particulier de cette propriété de charme, située à la droite des Ets Brossette, et qui n’a point d’égale parmi toutes celles qui ont fait le bonheur des ex villas coloniales d’Alger.
Un authentique joyau de charme où les « Thibault » de Roger Martin du Gard aimeraient sans doute se retrouver pour les douces soirées de famille.
On aperçoit sur la photo, l’auteur émerveillé par le charme de cette résidence de maître, dont les plans de construction se trouvent…
Un patrimoine à sauvegarder
Mérite le label de la plus belle propriété familiale

FONTES : Souvenons-nous de ces petites portes en fonte striée signées Brossette et qui, munies d’un fermoir vers le haut, serviront longtemps, et à ce jour, de cache de protection pour les compteurs à gaz Lebon. La Compagnie centrale d’éclairage pour le gaz, domiciliée au 26, rue de Londres à Paris, décochera plusieurs contrats de concession à travers l’Algérie de l’époque : Alger, Oran, Blida, Tlemcen, El-Biar, Kouba, St Eugène…

22.      LE PONT DE POLIGNAC/L’EX IMMEUBLE PERNOD - LE HUSSEIN-DEY -V-  
photo prise le 20/03/2014
L’ex immeuble Pernod, l’empreinte d’une œuvre emblématique qui se voulait aussi forte que la marque Pernod. Il abrita jadis un centre médical de soins qui aura pour nom Omar Chérif Zahar, et qui sera cédé beaucoup plus tard à la Caisse Nationale des Retraités.
On distingue sur la photo, une légère partie des Ets Brossette, une petite fraction de l’immeuble Pernod, une petite partie de l’arche du Pont de Polignac, et à la droite de celle-ci le Collège technique d’Alger Sud.
Le Pont de Polignac, ou le Carrefour de Lafarge, un haut-lieu du génie de l’époque « oublié » ici, par madame Lafarge. Authentique sanctuaire et « lieu de rendez-vous » du génie civil de cette belle période. Ces deux monuments historiques iront rejoindre cette autre œuvre monumentale aux bras tentaculaires, qui nous mène partout, et qui aura pour nom la Rampe Tafourah ou Béziers. Cette fois, on est à deux pas du Carrefour de l’Agha et de  l’immeuble maurétania, qui abritait en son temps, l’Agence d’Air-France, la Société algérienne des transports automobiles, qui eut pour P.D.G Léon Lecosse, les entreprises Léon Ballot et leur P.D.G J. Ballot Lena, la Société Nord-africaine Philips, et la Société africaine des automobiles Berliet
vieille mémoire des années 60.


23.      LE PONT DE POLIGNAC/L’EX IMMEUBLE PERNOD - LE HUSSEIN-DEY  -VI-  
photo prise le 20/03/2014
L’immeuble Pernod foulera à ses pieds le Pastis 51, et donnera une talonnade à ses concurrents de l’époque. Il ne cesse de scruter du regard l’image publicitaire d’un Cinzano, peinte sur le côté latéral du mur d’un immeuble de la rue de Constantine.
C’est le bonhomme ِCinzano. Souvenons-nous de ce garçon de bistro, vêtu d’une blouse blanche et d’un pantalon noir, et qui s’empresse d’un pas alerte de nous présenter sur un plateau d’argent, les meilleures spécialités de la maison ِCinzano.
On voit l’auteur parcourir à pied le fameux Pont de Polignac « côté tramway » suivi de loin par un cortège de voitures. Ce sont ses amis qui l’invitent à les rejoindre et à oublier le passé.
vieille mémoire des années 60.

« je m’en allais les poings dans mes poches crevées
mon paletot soudain devenait idéal… »

Arthur Rimbaud « ma bohème »
Vous aviez dit talonnade ? Voyons ce que cache l’immeuble Pernod. On parle d’une pléiade d’industriels qui n’arrêtent pas de lui botter les fesses ….
L’ex rue Sadi Carnot ou actuelle rue Hassiba ben Bouali. De vieux murs qui se situent dans la lignée de ce chef-d’œuvre unique et incomparable (rampes et voûtes de la pêcherie) érigés sur les hauteurs de l’Amirauté.
Une belle revanche à prendre sur ce beau panorama, encore et toujours plus beau, qu’est la baie d’Alger.
Une bouffée d’oxygène pour ces vieilles usines installées dans la périphérie de Belcourt, et qui suffoquent sous le poids d’une petite ville industrielle aux bras tentaculaires. Certaines d’entre elles, telle que l’Union Industrielle Africaine quitteront vers la fin de l’année 1949, la rue de l’Union pour s’établir à Maison-Carrée. Ces vieux remparts continueront cependant de déposer, tout au long de leur parcours, leurs germes, cette fois, dans les bourgs de Hussein-Dey et de Maison-Carrée. Cette dernière qui disposait d’une assiette propice à la construction d’une zone industrielle les invitent à se rendre, non loin d’ici, à Oued-Smar, où ils pourront enfin se reposer et s’allonger même, sur les matelas et sommiers Simmons.
-         Société méditerranéenne de distillerie : ex filiale des Ets Pernod… rue Sadi Carnot.
-         Antar Algérie : Recherches et exploitations pétrolières … rue Sadi Carnot.
-         CETELEM Afrique : Financement et achats de biens d’équipement pour articles ménagers et matériels agricoles … rue Sadi Carnot.
-         Automobiles Citroën : (Société nord-africaine des …) … rue Sadi Carnot.
-         Vve Cote et Cie : Entreprise spécialisée dans la droguerie, couleurs, verres à vitres. P.D.G : Henri Cote.
-         Ste Aratro la Trappe, Chéragas : Elaboration et vente de vins et vins de liqueurs. Distributeur exclusif des vins fins du domaine de la Trappe de Staouéli. Président : Georges Chevreau … rue Sadi Carnot.
-         SAPVIN : Société d’approvisionnement vinicole, commerce de vins en gros   … rue Sadi Carnot.
-         Ste nord-africaine de distribution d’huile d’arachides   … rue Sadi Carnot.
-         Ste Socolon* : Entreprise spécialisée dans la réalisation des travaux publics et les techniques du béton. P.D.G : Aimé Lehalle   … rue Sadi Carnot.
-         Yung et Cie : Importation de produits alimentaires et de denrées coloniales.  Gérant : Pierre Guy Yung   … rue Sadi Carnot.
-         Algérienne des Pétroles Mory : Commerce et stockage de combustibles solides, liquides ou gazeux. P.D.G : Elie Baron  … rue Sadi Carnot.
-         Spiros Algérie : Vente de compresseurs d’air. P.D.G : Septembre   … rue Sadi Carnot.
-         Jeumont Forges : Ateliers de constructions métalliques   … rue Sadi Carnot.
-         Ets Servelle Gaston : Vente de produits de revêtements en caoutchouc   … rue Sadi Carnot.
-         Compagnie africaine de machines-outils.  Gérant : André Migeon  … rue Sadi Carnot.
-         COALMETO : Compagnie algérienne de commerce de métaux et de travaux de canalisations. P.D.G : Louis Percerou   … rue Sadi Carnot.
-         Vinson (Ets J.) : Commerce de voitures.  D.G : Jacques Marotzki   … rue Sadi Carnot.
-         Limonaderie Hamoud Boualem : Fabrication de boissons gazeuses   … rue Sadi Carnot.
-         Automobiles Renault* (Société algérienne des …). P.D.G  Michel Morel  … rue Sadi Carnot.
-         Usine chimique de l’Atlas : Produits d’huile minérale, corps gras, produits de savonnerie   … rue Sadi Carnot.
-         Entreprises Roussel frères : Travaux routiers  … rue Sadi Carnot.
-         Grignard et Cie : Travaux publics et matériaux de construction, exploitation de briqueterie et tuilerie   … rue Sadi Carnot.
-         Société africaine des transports tropicaux   … rue Sadi Carnot.
-         Raffineries Algériennes RAFAL : Industries et commerce de pétroles et dérivés   … rue Sadi Carnot.
-         Compagnie Céres : Fabrication et vente de produits chimiques et engrais    … rue Sadi Carnot.
-         Pirotechnic Africaine -PYRAF- : Explosifs et détonateurs. P.D.G : Mr Rey   … rue Sadi Carnot.
-         Alfas (Sté commerciale) : Commerce alfas  … rue Sadi Carnot.
-         Sorensen : Commerce de vins, alcools et liqueurs. Mme Pierre Sorensen,  … rue Sadi Carnot.
-         Nord-Africain commercial (Anc. Ets Jules Borgeaud et fils) Import produits chimiques, agricoles et indust, matières plastiques, engrais, soufre, sulfate de cuivre.  P.D.G : Henri Borgeaud

SOCOLON : On doit à cette entreprise de gros-œuvre la construction de l’actuel immeuble « les 14 » de la rue  Hélène Boucher.
RENAULT : Elle sera reprise, il y’a peu de temps, par le richissime homme d’affaires algérien Rebrab, qui en fit un salon d’exposition et de ventes de voitures sud-coréennes, de marque HUYNDAI.

24.      LA BROCANTE DE L’OUED-KNISS -I-                                 photo prise le 07/12/2013
D’importantes collections privées furent abandonnées par leurs propriétaires, dans la foulée du grand départ de 62. Les nouveaux occupants, qui ne connaissaient pas ou peu la valeur intrinsèque de ces objets d’art en firent « cadeau » aux brocanteurs de l’Oued-Kniss. On y retrouva à l’intérieur de ces vieilles échoppes, au nombre de trois, des pièces d’antiquité dont l’époque remonte à l’ère napoléonienne et ottomane… Chaises, commodes, meubles escamotables, statuettes, tableaux, horloges, comtoises, pendules, coffrets, glaives, épées, sabres, coutelas, cimeterre, service de table, coutellerie, encyclopédie… On y parlait même de certains objets d’art ayant appartenu à une dynastie royale.
Ces photos prises le même jour que les précédentes (voir cases 33 et 34 – 1ère partie) ont été rajoutées à la demande de quelques amateurs de la brocante de l’Oued-Kniss. Ces derniers sont informés que l’envoi ou la publication desdites photos ne peut se faire que dans le cadre de la série « les grandes aventures ».

25.      LA BROCANTE DE L’OUED-KNISS -II-                                photo prise le 07/12/2013
Evoquer la brocante de l’Oued-Kniss, c’est faire parler ces vieilles échoppes qui respirent le remugle des vieux objets et des beaux jours. Evoquer la brocante de l’Oued-Kniss, c’est faire revivre le vieux Nador, le maître incontesté dans l’art de la brocante, dont la boutique regorgeait d’objets anciens.
Nador, nous a quittés il y’a près de trente ans, emportant avec lui, tant de vieux souvenirs impérissables.
vieille mémoire des années 60.

26.      LA VALLEE DE POLIGNAC -LE RUISSEAU - I -                 photo prise le 20/02/2014
A la sortie du Ruisseau, en longeant la rue de Polignac, comme pour se rendre au Clos Salembier, on y distingue à notre droite, un beau massif vallonné et boisé, avec une petite dépression merveilleusement façonnée, par un cours d’eau aujourd’hui asséché. Elle est née, paraît-il, d’une scission d’avec le Mont-Fleury, auquelle elle tourne, cette fois, le dos.
Jadis, un charmant petit coin avec de vieilles et belles maisons campagnardes, et un petit accès vicinal qui débouche sur une riche végétation forestière.
On aurait dit une cordée reliée l’une à l’autre, comme pour mieux réussir une ascension.
Tout le charme de l’ancien qui sera désacralisé, et qui a perdu l’espoir de renaître de nouveau.
« Qu’elle fut belle, ma vallée ! Qu’elle fut belle…! »
vieille mémoire des années 60.