9. LE MARCHE DE
LA RUE PAUL REVOIL - LE RUISSEAU -I-
On aperçoit à la droite de cette photo, prise d’une longue distance, et
qui semble quelque peu altérée, un petit triangle rectangle. Ce sont Les
Forges Garcia qui pointe le nez au dehors, comme pour nous souhaiter la
bienvenue.
On distingue également une longue file de camionnettes chargées de la
livraison des fruits et légumes, au marché de la rue de Revoil, caché
sur la photo. Même les motos font partie de la partie.
On remarque par ailleurs, une fraction d’un nouvel immeuble construit au
début de l’année 70, et achevé une année plus tard. C’est La Cité
universitaire du Ruisseau, ex foyer de jeunes filles, étudiantes à la fac.
d’Alger.
L’édification, en 1974, d’une vaste et grande Université à
Bab-ezzouar, ex retour de la chasse, suivie de l’aménagement de ses
structures d’accueil, vont permettre le transfert de ces étudiantes, venues de
différentes régions du pays, vers une nouvelle Cité universitaire,
implantée sur les hauteurs de Ben-Aknoun. Quant à l’immeuble en
question, il sera affecté, cette fois, à un personnel étudiant, de sexe
masculin.
On évoquera en outre les facteurs de nuisance qu’aura apporté la
présence de ces étudiantes au Ruisseau, et qui ont contribué en partie à
leur départ :
-
Longue file de voitures garées tout le long du chemin
Vauban.
-
Incessant mouvement de va-et-vient de personnes
étrangères à la Cité, en quête de nouvelles aventures ou dans l’espoir
de partager, la nuit tombée, la couche d’une amie étudiante.
Le chemin Vauban, une rue noble par son nom, tombée si bas. Cette fois, le Vauban n’est plus là pour assurer la fortification de
son bastion.
On parlera également de l’époque où Fédélich approvisionnait à
lui seul, en fruits et légumes, le grand Alger. Et sans avoir recours à
une armada de voitures de livraison. C’était le temps où Fédélich
s’adonnait à l’exportation de ses denrées alimentaires vers la France,
et les pays limitrophes, et même à destination de l’Europe.
L’ex usine Fédélich située à Birkhadem sera reprise par l’Office
National de Matériel Agricole, qui en fit un salon
d’exposition de matériel agricole.
vieille mémoire des années 60.
Une longue artère, jadis industrielle, qui laissera place à une belle et
grande allée piétonnière où se mêlent trottoirs, carrefours, avenues…
Charmantes propriétés de maître inondées par la fraîcheur du soir et la
brise marine des vents du matin.
Un cadre de vie privilégié qui nous rappelle la douceur de vivre des
vieilles années de gloire.
On approche la paroisse du Ruisseau, cachée sur la photo, qui se
trouve à quelques enjambées plus haut de cette résidence de charme, propriété
de la banque de la monnaie.
On y domine de face, sur la photo, l’Immeuble universitaire des
étudiants du chemin Vauban. Les ruisséens lui préfèrent le qualificatif
de Cité universitaire du Revoil car, à deux pas près, de la Cité du
Revoil que du chemin Vauban.
A la gauche
de la photo, l’immeuble dit immeuble « Sonatrach », car plus
près d’une station service, il jouxte l’actuel cercle de l’O.M.R. et
fait face à l’ex pharmacie Dachau, l’ex salon de coiffure du couple Suzanne et
Marcel et l’ex épicerie du coin « l’abondance ». Il
abritait jadis, au rez-de-chaussée, un immense parking de voitures qui sera
repris par le ministère du Commerce, qui en fit un « souk el fellah »
ou supermarché, et qui connaîtra une triste fin, qu’il convient de ne pas
évoquer.
On distingue sur la photo l’artère
principale de l’hôtel de la monnaie du Ruisseau. Une belle avenue
piétonnière qui rappelle le vieux Chicago des années 20. Jadis, on y
entendait le bêlement plaintif des moutons, qu’on emmenait tôt le matin, vers
les abattoirs du Ruisseau.
Ne subsistent à l’heure actuelle que les
vieux abattoirs du Ruisseau construits en 1929. Ces derniers, demeurent dans
l’attente de l’achèvement des travaux de deux nouveaux abattoirs, édifiés dans
la commune de Birtouta et de Ouled Fayet, ex centre de
Chéragas. Il sera procédé ensuite à la démolition des abattoirs du
Ruisseau, et au transfert du personnel vers les nouveaux abattoirs, cités
ci-dessus.
Derrière moi, une longue étendue
piétonnière rattachée depuis la nuit des temps, à la ville de Hussein-Dey.
Elle prend naissance à partir de l’intersection Vauban, laquelle fait
face à l’ex pompe à essence, et se prolonge de tout son long jusqu’au détour
des Ets Brossette.
Une belle et longue allée qui abritait en
son temps de vieux hangars de mécanique, et de petits îlots démolis, il y’a
près de douze ans, pour permettre le passage du tramway.
« On
se trouve éloignés à une distance de près de 200 m plus bas. de l’objectif, ce
qui donne à la photo un teint quelque peu altéré ».
On aperçoit à la droite de la photo, une légère partie de la station
basse du téléphérique, ex square « coquille ». Elle assure le
lien avec la station haute qui nous mène directement vers un centre de
culture édifié, il y’a plus de trente ans, sur les hauteurs de la forêt
Messoussi.
On y domine de face, deux charmantes propriétés coloniales, qui se
lamentent de l’image lugubre de cette surélévation, qui n’arrête pas de gagner
les hauteurs et de nous surprendre par son côté hideux. Voir photo 41-1ère
partie.
« Une
photo prise du haut de la terrasse d’un immeuble de l’Oued-Kniss. On mesure
l’étendue qui nous sépare de l’objectif, qui s’avère quelque peu dénaturé ».
14. LA
BOULANGERIE DE Mme MONTIEL - LE RUISSEAU -
Photo prise le 17/11/2013 à 19h
Photo prise le 17/11/2013 à 19h
-
Ou la recherche du temps perdu – de Marcel Proust
C’est l’odeur alléchante du pain chaud de Mme Montiel,
qui vous enlace à l’entrée de cette boulangerie. C’est cette grâce majestueuse
et féerique qui vous inonde, au moment même de recevoir ce pain. C’est cette
baguette croustillante, croquante et toute chaude, que l’on découvre et l’on
redécouvre, à travers le sourire jovial et plein de vie de Mme
Montiel. C’est le pain du petit déjeuner que l’on trempe, et l’on
retrempe dans son bol du matin, et qui s’émiette peu-à-peu. Cette fois, c’est
toute la saveur d’une enfance proustienne retrouvée qui ressuscite de nouveau.
Seule, et face à son destin, et loin de l’image qu’elle se faisait, Mme
Montiel n’aura plus rien à faire ici. Elle quittera finalement le Ruisseau,
en 63, sitôt après avoir cédé son four à bois, son casier en forme d’un
abreuvoir, son pétrin à deux bras, et tout son bric-à-brac.
Sur recommandations de Mr Costagliola, Mme
Montiel nous remettait tous les
matins, à mon frère et à moi-même, deux petites brioches pour le petit-déjeuner
du matin.
On aperçoit à la gauche de l’ex boulangerie de Mme Montiel,
l’ex local du marchand de chaussures le « Staïfi », qui sera
converti en une bijouterie. A la droite, cette fois, de l’ex boulangerie de Mme
Montiel, l’ex boutique, cachée sur la photo, du vieux Semar, le
buraliste. Elle sera cédée vers la fin des années 70, à la fille Laroussi,
qui en fit un petit commerce de bonneterie.
Morne et sans éclat, l’ex boulangerie de Mme Montiel
nous offre cette fois, l’image dépressive d’un paysage norvégien.
vieille
mémoire des années 60
Petit palmier deviendra grand.
Ils étaient tout petits, ces palmiers, du
temps où l’on était tout petits. Ils étaient beaux et forts, et ils le sont,
d’ailleurs, toujours. On y grimpait dessus, et on y secouait les palmes, dans
l’espoir de voir tomber de petites dattes, quelquefois délicieuses, ou le plus
souvent d’un goût amer.
Aujourd’hui, et après plus d’un demi-siècle
d’absence passé loin du Ruisseau et ravis de nous revoir, ces beaux
palmiers nous raconteront cette fois l’histoire attendrissante de la Femme
Sainte.
Une photo prise, tard le soir, aux environs
de 19h30 et qui magnifie au mieux cette belle rangée de palmiers, qu’on aurait
dit, une vaste palmeraie des Oasis de Biskra.
« On se trouve éloignés à une
vingtaine de mètres plus haut de l’entrée supérieure du Stade du J.U.D.B.
Derrière nous, la piste qui mène au Château seigneurial ».
vieille
mémoire des années 60
16. L’ALLEE DU
RAVIN DE LA FEMME « SAUVAGE »* -LE RUISSEAU- I-
On aperçoit sur la photo une buvette qui servira de point de halte pour
les passagers et les voyageurs à destination des localités avoisinantes. Elle
portera l’appellation de Café « le petit palmier » en
raison de cette longue et riche étendue de palmiers. D’ici, on y domine de face
la forêt Messoussi, le château seigneurial, et l’ex stade du
J.U.D.B.
SAUVAGE :
Un terme aux consonances cruelles, emprunté aux mœurs coloniales de l’époque.
Il est cité, par l’auteur pour servir uniquement de cadre de référence à la
recherche. L’auteur qui récuse toute forme de connotation sinistre attribuée à
cette femme, préfère l’honorer du qualificatif de Femme sainte.
17. L’ALLEE DU
RAVIN DE LA FEMME « SAUVAGE » LE RUISSEAU -II-
A la gauche de cette buvette, un terrain vague, ex dépôt de bouteilles
de gaz de marque Primagaz, des Bellazougui frères. Il servira
cette fois, de station de bus pour de petites et moyennes destinations.
Une petite rangée de palmiers, cachée sur la photo, abritait naguère, le
chant des cigales et le gazouillis des oisillons, docilement nichés dans les
palmes.
En notre temps, le calme et la douceur de vivre ici, entourait cette
vieille allée de palmiers, qualifiée à tort de « sauvage ».
vieille
mémoire des années 60.
Une photo légende qui date des années 50 et qui illustre en un peu le
style dit « cosmos » de l’époque. Une photo qui, croit-on savoir, a
été prise aux environs de 11h du matin,
et qui servira de reconstitution pour celles qui vont suivre. Elle apportera
sans doute son lot de certitudes.
Les caractères de l’inscription BROSSETTE alignés l’une derrière
l’autre, présentent la forme d’une perspective puissamment développée vers
l’avant.
On remarque également le côté versant ou « spatial » de cette
série de toiture qui recouvre la porte d’entrée intérieure de la direction.
C’est toute l’expression d’un mouvement futuriste qui se distingue par
la coupe du matériau, la forme des arêtes, la finesse des ailes, la poussée des
lignes, l’avancée des traits en saillir, etc…
Une sensation dynamique d’un monde moderne, très en avance sur son
temps, qui eut pour principal foyer les Etats-Unis d’Amérique,
plus précisément Los Angeles.
JOMONE : Un nom… Une légende. Ce grand photographe en tirera du prénom de
ses deux filles Joséphine et Monique une
abréviation, il en fera une griffe qui ira agrémenter sa maison d’édition de
cartes-postales, dont le siège se trouvait au … ex rue ……………., actuel
local du Pari Sportif Algérien.
vieille
mémoire des années 60.
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