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Ce chapitre, conçu avec l’étroite collaboration de mon
frère et ami Rachid SEBA, est dédié à tous mes amis du Ruisseau.
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Ces photos accompagnées d’une interprétation et agrémentées
d’une mélodie musicale pour la partie vidéo, peuvent être soumises à des droits
d’auteur.
Le Guadalajara ruisséen disait-on, au Ruisseau, lors de la
coupe du monde de football, qui eut lieu au Mexique en 1970. Il fut, et
demeure le stade de foot le plus huppé de toute l’Afrique. C’est ici,
qu’évolua dans les années 60, l’équipe combattante du F.L.N, avec les Mekhloufi,
Mahi, Zitouni, Lalmas, Oudjani, Lekkak, les frères Soukhane, Defnoun,
Boukhalfa , Mezara…
Il reçut également la visite des grandes stars de foot de l’époque :
les Pelé, Kopa, Puskas, Yachine, Rivelino, Tostao, Jaïrzhino, Didi,
Garrincha … et tant d’autres grandes vedettes de la balle ronde.
vieille mémoire des années 60
Très belle architecture digne des grands stades internationaux. Il
jouxte le jardin d’essais du Hamma et est doté d’un beau parc paysager à
l’entrée. Il est pourvu d’une piste cyclable pour les courses cyclistes, et de
trois grandes piscines pour les compétitions sportives, de natation, et de
water-polo. Il y abrita les festivités officielles du 1er novembre,
les parades militaires, les galas du 1er mai et du 5 juillet, et le
festival des chants et danses panafricains …
Il y servira également de tribunes pour les tribuns remarquables de
l’époque. Nasser, ce bel orateur enflammera l’auditoire du stade avec
ses discours révolutionnaires et Abdelhalim-Hafez, le rossignol de la
chanson arabe, fera exalter la fibre patriotique avec ses nouveaux
chants : « chaînes brisées » et « ce jour devait
y arriver ». Y sera dressé, en 1964, à l’intérieur de ce bel amphithéâtre
le chapiteau d’un célèbre cirque allemand.
Fier d’avoir tant donné tout le long de « sa vie », le Stade
municipal du Ruisseau laissera place, cette fois, à un nouveau stade
édifié, il y’a plus de 40 ans, sur les hauteurs de Chéragas, baptisé Stade
du 5 juillet 1962, puis rebaptisé Stade Mohamed Boudiaf, à la
mémoire de ce chef historique de la révolution.
vieille mémoire des années 60
Elle alignera à sa gauche l’ex boulangerie « La Duchesse » du père Liguori, et dominera de face
l’ex boulangerie de Salors. Ces trois grands formeront un petit triangle
où se retrouve la famille ruisséenne « grosse mangeur de pain ».
Elle sera reprise, peu-après 1962, par Kitoun Tahar dit « essouri »,
car originaire de Sour-el-Ghozlane, qui lui donnera, et tout récemment
l’appellation de l’Orientale. Le qualificatif d’une chanson longtemps
fredonnée par Enrico Macias et Adamo, et passionnément reprise
par ces messieurs de la métropole.
vieille
mémoire des années 60
« Ammi* » Tahar est debout comme chaque matin. Il est là, à
surveiller la première cuisson du matin, à contrôler la quantité de farine, de
sel, de sucre, de levure et à courir derrière les mitrons, ces apprentis
boulangers, qui vous feront mener la vie dure. Quelquefois, il est là, à taper
des mains pour réveiller les endormis, et à se ranger finalement derrière la
caisse, pour le grand plaisir des ruisséens. Souvent, pour ne pas à réprimander
un personnel difficile à manier, « Ammi » Tahar préfère se
rendre, cette fois, au cercle de l’O.M.R pour oublier le stress de la
journée, et prendre un café, en compagnie de quelques amis.
Rapportés par les amis du Ruisseau
AMMI :
Synonyme de oncle paternel dans le langage ordinaire. C’est aussi un terme de
civilité dans le vocable arabe. Il s’emploie également pour désigner toute
personne âgée auquelle les règles de la
bienséance sociale font allégeance.
L’expression « être au four et au moulin » s’applique
fort bien à ce monsieur, débordant d’énergie et de dynamisme, et plein à
revendre. «Ammi » Tahar lui, qui traîne une grande et riche
expérience du pain, en fit de cette boulangerie un espace rayonnant, où apparaît
sur la panetière, une belle floraison de pain roulé à la bonne farine.
On y
retrouve à l’intérieur de ce bel établissement, un pain à la croûte bombée et
croustillante, et à la surface comme ondulée d’une crème au chocolat vanille,
prêt à être mordu à tout instant et à toute heure.
«Ammi » Tahar
n’hésitait pas en grand monsieur, après avoir mis la main à la pâte, à mettre
cette fois la main dans la poche, pour venir en aide à ceux qui sont dans le
besoin, ou à remettre le plus souvent, et gracieusement quelques baguettes de
pain aux plus démunis.
«Ammi »
Tahar demeure le dernier rescapé ou « le dernier des
mohicans » de l’après 62, à tenir à ce jour une ex boulangerie
coloniale, dont l’ère remonte à la vieille époque. Et il en a encore de beaux
jours devant lui.
Elle sera baptisée Abderrahmane Rebaïne
en hommage à un martyr de la révolution. C’est elle, que l’on appelait
« maman ». C’est elle, qui nous couvait chaque matin de petits soins
attendrissants, de petits baisers sur les joues, et de petites caresses sur les
cheveux. Elle nous grondait quelquefois, mais tout en douceur. On ne la
connaissait peu ou à peine, mais on a fini par l’aimer, dès les premiers jours de la rentrée. C’était
une seconde maman.
1965, une année mémorable dans le système
éducatif de l’époque, et qui verra l’institution des cantines scolaires dans
les établissements publics. C’est ici, à l’intérieur du patio de cette école, la
maternelle que les élèves des écoles de La Corderie et de
Mirabeau, se regroupaient dans une ambiance exaltante, pour y prendre en
commun le repas de midi. Fort heureusement, « Khalti* »
Djouhar, la cantinière est là, comme à l’accoutumée, pour y rétablir
l’ordre, une louche à la main.
vieille
mémoire des années 60
KHALTI : Synonyme de tante maternelle dans le
langage courant. Un terme de civilité dans le vocabulaire arabe. Il s’applique
généralement à toute personne âgée auquelle les règles de bonnes convenances
sociales impliquent le respect.
Aujourd’hui, c’est jour de grand nettoyage. C’est la toilette de dame maternelle.
Les services de la voirie municipale procèdent au nettoyage des ruelles
avoisinantes. Une ruelle en forme d’un T aplati, et est composée de deux
droites entrecoupées au milieu. Elle s’étend de l’école maternelle, et
se prolonge de tout son long jusqu’à l’école de Mirabeau. Elle est
scindée, en son centre, par une longue artère qui mène tout droit, vers l’ex
atelier de confiserie de Merzak Ouridjel et de la gargote de Khiar.
De l’école de Mirabeau à celle de la Maternelle, il n’y a
qu’un pas …
L’école Maternelle et l’école de Mirabeau, un petit
territoire conquis à force de bras, par ces petits écoliers qui en firent vite
leur domaine privilégié.
On remarque sur la photo une légère partie de l’école de filles de La
Corderie, une petite portion de l’immeuble de la rue René Bazin et
un autre fragment de l’immeuble de la Cité de Revoil.
« On
se trouve éloignés de l’objectif, d’une distance de près de 100 m plus bas. Ce
qui offre à la vue une photo quelque peu émaillée ».
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